The carnal collages of Mandy El-Sayegh Review of "Figure One"
By Matthieu Jacquet
Mandy El-Sayegh n’envisage pas ses toiles comme des peintures mais comme des assemblages dont les composantes s’apparentent à des morceaux de peau. L’artiste d’origine malaisienne, aujourd’hui basée à Londres, récupère des journaux, pages de revues scientifiques et autres images publicitaires qu’elle baigne dans le latex et la colle. Alors ces fragments d’information, réminiscences de sa propre culture visuelle, passent au second plan pour devenir le support de ses lignes colorées, qui évoquent finalement l’histoire de l’abstraction. “Le corps est écrit littéralement et figurativement”, explique celle qui dit s’inspirer des livres de médecine, faisant ressortir la dimension organique de ses œuvres dans leurs effets de textures et leurs tonalités pourpres. À la galerie Thaddaeus Ropac, sa pratique dépasse le support de la toile pour investir également une table ou recouvrir le sol d’une des salles : ainsi, à l’image des grilles qui recouvrent ses peintures, l’espace d’exposition est à son tour envisagé comme un système qui conditionne notre lecture de son œuvre.
English Translation:
Mandy El-Sayegh does not see her canvases as paintings but as assemblages whose components are similar to pieces of skin. The Malaysian-born artist, now based in London, recovers newspapers, pages from scientific magazines and other advertising images that she bathes in latex and glue. These fragments of information, reminiscent of her own visual culture, then take a back seat to become the support for her coloured lines, which ultimately evoke the history of abstraction. "The body is written literally and figuratively," explains the artist who says she is inspired by medical books, bringing out the organic dimension of her works in their textural effects and purple tones. At the Thaddaeus Ropac gallery, her practice goes beyond the canvas to include a table or the floor of one of the rooms: in this way, just like the grids that cover her paintings, the exhibition space is in turn seen as a system that conditions our reading of her work.