Jean-Marc Bustamante, le sens de la légèreté (the sense of lightness)
"Avant la pluie", "Calme blanc", "La prairie", "Un coup de vent", "Sunset"... Jean-Marc Bustamante nous fait voyager d'une impression à l'autre, de paysage en paysage tout en transparence et en légèreté, dans son exposition "Grande Vacance (suite)" à la Galerie Thaddaeus Ropac.
De la photographie à la peinture, en passant par la sculpture et l'architecture, le travail de Jean-Marc Bustamante ne cesse d'explorer les porosités entre divers médiums artistiques. Dès les années 1980, son travail se déploie en proposant des échanges entre photographie, sculpture et peinture : ses premiers Tableaux, dès 1987, présentent d'innovantes photographies grand format en couleurs donnant à voir des espaces transitoires, entre ville et nature, du Nord de l'Espagne. Par la suite, ses objets pensés avec Bernard Bazile sous le nom de BazileBustamante exploitent la sculpture et le mobilier comme nouveau terrain artistique. L'artiste acquiert une renommée internationale, jusqu'à représenter la France à la Biennale de Venise en 2003, avec son "Pavillon des Amazones".
Directeur des Beaux-Arts de Paris (ENSBA) de 2015 à 2018, Jean-Marc Bustamante renoue aujourd'hui avec l'artiste dans cette exposition, "Grande Vacance (suite)", à la Galerie Thaddaeus Ropac du 19 janvier au 20 février, exposition que l'on peut aussi visiter virtuellement sur le site de la galerie.
C'est un cheminement que je mène depuis longtemps, de la photographie jusqu'à la peinture. (...) L'expérience de la vie et du monde, en plus du travail, m'ont mené à cette série pour laquelle je me suis donné le temps, pour atteindre ce que je pense être une proposition de peinture aujourd'hui. (Jean-Marc Bustamante)
L'espace des vacances, c'est l'espace des paysages, mais la vacance est aussi un moyen de se mesurer au monde. Je fabrique des fonds blancs et je peins de manière légère dessus. C'est presque de la peinture rupestre. (Jean-Marc Bustamante)
J'ai toujours gardé dans mon travail "le photographique". (...) La photographie reste pour moi essentielle à mon travail de peintre. (Jean-Marc Bustamante)
Ces dernières années, Jean-Marc Bustamante avait privilégié le plexiglas comme support et l’encre sérigraphique à base d’eau pour leur qualité de transparence. Dans ce nouveau travail, il a changé de support : le plexiglas est remplacé par un fond blanc, plâtreux, irrégulier, granuleux. Sur ce fond réalisé à partir de gesso, il intervient a minima, le plus simplement possible à l'aide de crayons très usés, comme effacés, épuisés. Des tableaux évocateurs en forme de paysages et d'émotions, une peinture qui donne toute leur place aux impressions. Une manière de renouer avec notre perception sensitive du monde.
Un bon artiste sait rebattre les cartes et proposer quelque chose de nouveau. (Jean-Marc Bustamante)