Miquel Barceló sounds the depths The Villa Paloma in Monaco exhibits this painter enamoured by the sea
By Itzhak Goldberg
La Villa Paloma montre un peintre amoureux de la mer.
Monaco. Pour l’exposition de Miquel Barceló au Nouveau Musée national de Monaco (NMNM), les commissaires – Björn Dahlström, maître des lieux, Guillaume de Sardes et Stéphane Vacquier, historiens de l’art – ont choisi un thème « local » : l’océanographie. (...) Grand voyageur, Barceló parcourt depuis une cinquantaine d’années le monde entier, explorant les différents rivages et leur faune. Écoutons-le raconter, dans le catalogue de l’exposition : « Chez moi, en majorquin, il y a deux mots pour désigner la mer […] 'La mar', c’est la haute mer, et 'el mar', c’est un terme générique […] Il y a une mer qui est entre les îles, une mer en soi, puis au grand large vers l’Afrique, une autre mer […] Moi, je les aime toutes. »
Cet amour de la part de quelqu’un qui « pratique » la mer depuis toujours – plonger, pêcher, naviguer font partie de ses activités quotidiennes –, on le sent ici partout. Le parcours, une lente montée à la fois spatiale et temporelle, commence par les eaux les plus profondes. La matière lourde et épaisse forme une texture brute, accidentée, archaïque en quelque sorte, renvoyant « aux âges géologiques les plus anciens, aux paléo-océans disparus […] et aux origines de la vie » (catalogue).
Plongé dans le bleu nuit, immergé dans un monde silencieux, le visiteur aperçoit çà et là, dans un éclat de lumière, un monstre marin, un cyclope qui le fixe (Oblada, 2015) ou un requin (Requin, 2015, [voir ill.]). Puis, on remonte à la surface teintée de bleu azur où le blanc signifie écume. On respire mieux entre ces vaguelettes qui évoquent les plaisirs aquatiques, la liberté ressentie face à cet espace infini où l’horizontal devient le vertical, où la ligne d’horizon s’efface, où le ciel disparaît et où il n’y a plus ni lointain ni premier plan.
English Translation:
Monaco. For the exhibition of Miquel Barceló at the New National Museum of Monaco (NMNM), the curators - Björn Dahlström, director of the museum, and Guillaume de Sardes and Stéphane Vacquier, art historians - have chosen a 'local' theme: oceanography. (...) A keen traveller, Barceló has been travelling the world for some fifty years, exploring different shores and their fauna. In the exhibition catalogue, he says: 'Where I come from, in Majorcan, there are two words for the sea [...] "La mar" is the high seas, and "el mar" is a generic term [...] There is a sea between the islands, a sea in itself, and then out to sea towards Africa, another sea [...] I love them all.'
This love from someone who has been 'practising' the sea for as long as he can remember - diving, fishing and sailing are all part of his daily activities - can be felt everywhere here. The journey, a slow ascent in both space and time, begins in the deepest waters. The heavy, thick material forms a rough, uneven, archaic texture that evokes 'the most ancient geological ages, the vanished palaeo-ocean [...] and the origins of life'.
Plunged into the midnight blue, immersed in a silent world, visitors catch glimpses here and there, in a flash of light, of a sea monster, a staring Cyclops (Oblada, 2015) or a shark (Shark, 2015, [see ill.]). Then we rise to the surface, tinted with azure blue, where white means foam. We breathe easier between these ripples that evoke the pleasures of the water, and the freedom of infinite space: where the horizontal becomes the vertical, where the horizon line fades away, where the sky disappears, and where there is no longer distance or foreground.