Irving Penn transforms the beautiful into the monstrous In this dense exhibition of photography curated by Tom Pecheux
C’est un pan moins connu de l’œuvre du grand Irving Penn (1917-2009) qui est présenté ici dans une scénographie resserrée : une cimaise regroupant quatorze clichés essentiellement en couleurs. Liées à son travail de photographe de mode pour Vogue, ces images prises entre 1985 et 2006 mettent en avant, sur un ton acide, des produits cosmétiques et des bijoux. Sur un visage de mannequin, Penn pose ainsi un masque de beauté en plastique transparent, transformant les traits parfaits en quelque chose de presque monstrueux. II isole en gros plan des yeux ou une bouche. L’une par exemple dégouline de chocolat ; sur une autre se pose un énorme bourdon (jeu de mots visuel de l’expression bee-stunglips, « lèvres piquées par une abeille », signifiant des lèvres pulpeuses). Des tulipes quasiment sans pétales, réduites à leur tige élancée tels des top models longilignes, rappellent que tout cela n’est que vanité.
Irving Penn: Edge of Beauty est exposée jusqu'au 27 juillet à la galerie Thaddaeus Ropac.
English:
It's a lesser-known part of the work of the great Irving Penn (1917-2009) that is presented here in a tightly-packed exhibition space: a wall displaying fourteen photographs, mainly in colour. Tied in with his work as a fashion photographer for Vogue, these images taken between 1985 and 2006 show cosmetics and jewellery in an acidic tone. Penn places a transparent plastic beauty mask on a model's face, transforming the perfect features into something almost monstrous. He isolates eyes and mouths in close-up. One, for example, is dripping with chocolate; another is covered in an enormous bumblebee (a visual pun on the expression bee-stunglips, meaning full lips). Tulips with virtually no petals, reduced to their slender stems like lanky supermodels, remind us that it's all vanity.
Irving Penn: Edge of Beauty is on show at the Thaddaeus Ropac gallery until 27 July.