Ron Mueck at the Fondation Cartier, dense macabre 'It's him, the living sculpture'
Le sculpteur australien revient à la Fondation Cartier avec «Mass», une installation monumentale composée de gigantesques crânes où la mort nous fait un pied de nez grinçant.
Des sculptures à l’os. C’est ce que nous offre l’artiste australien Ron Mueck, avec 100 gigantesques crânes, d’un blanc immaculé, pour sa troisième exposition personnelle à la Fondation Cartier. Derrière les grandes vitres de la Fondation, ces memento mori démesurés apparaissent empilés les uns sur les autres, parfois en grappes, comme si un géant avait excavé un charnier de colosses pour le mettre dans une boîte transparente. On dirait que les ossements des catacombes de Paris sont sortis des souterrains pour remonter à la surface, gonflés à bloc… [...]
Une autre surprise se cache au sous-sol : trois immenses chiens noirs à l’arrêt vous y attendent. Les bêtes sans poils sont étrangement lisses, grandes et impressionnantes. Figures de la menace, silhouettes du monstre et de la banalité, elles seraient nées d’une terreur d’enfance de l’artiste. Cependant, elles ne bougent pas alors que juste à côté, il est très étrange de regarder le grand corps de Ron Mueck donner les touches finales à son exposition. Son célèbre visage, concentré, s’anime, parle même – il a sculpté son autoportrait en train de dormir (Mask II, 2001-2002). C’est lui, la sculpture vivante.
Ron Mueck à la Fondation Cartier pour l’art contemporain jusqu’au 5 novembre.