En réalité, Baselitz a maîtrisé rapidement tous les aspects techniques de son art. Ses audaces de coloriste, son trait rageur ou ses entailles à la hache, quand il s’est attelé plus tard à la sculpture sur bois, frappent avec force, comme un uppercut. Simplement, il a choisi d’assumer cette brutalité. De Dürer et Grünewald jusqu’à Friedrich et Nolde, « la peinture allemande a une tradition de laideur », soutient-il, en se voyant comme un héritier de cette longue lignée, « à l’opposé de l’Italien Raphaël » et sa douceur idéale.
« Moi, Georg Baselitz » The documentary on the German painter celebrated at the Centre Pompidou
The documentary by Heinz-Peter Schwerfel can be seen on France 5 on Friday 21 January at 10.20 pm.
For more than thirty years, film director Heinz Peter Schwerfel has been observing the German-born painter and sculptor Georg Baselitz in interviews and studio visits. In his first television appearance, the non-conformist artist gives a well-prepared performance with provocative statements and surprising explanations of his work: the rejection of the abstract painting of the 1950s, the reversal of his portraits, which are painted upside down, and his sculptures, which are influenced by the primitivism of African art. Today, Baselitz has become one of the most famous and praised contemporary artists, and his retrospective is currently on view at the Centre Pompidou.
Extract from a feature by Sabine Gignoux about this documentary published in La Croix:
(...) L’artiste allemand, aujourd’hui nonagénaire et célébré par une rétrospective au Centre Pompidou, évoque d’emblée dans ce documentaire « le chaos qui peut venir d’une incapacité, comme le fait de ne pas avoir de talent ». Né en 1938 dans une Europe ruinée par la guerre, puis déchirée ensuite en deux blocs antagonistes, il raconte devant la caméra de Heinz-Peter Schwerfel ses premiers tâtonnements de peintre « hargneux », « agressif », « délibérément désagréable », voire « ridicule ». Il retrace aussi comment ses œuvres ont souvent fait scandale en exhumant les blessures de son pays. Or c’est en choisissant de ne pas tricher, ni avec ses propres failles, ni avec la violence du monde, qu’il a fini par s’imposer.