Image: The stripes of Sean Scully
Installation view Sean Scully at Eglise Saint-Nicolas, Caen, France
Featured in Le Quotidien de l'art

The stripes of Sean Scully Review by Sarah Belmont on the exhibition in Caen, France

27 August 2024
Eglise Saint-Nicolas, Caen, France

By Sarah Belmont

Cinquante ans de carrière déjà. Il n’en fallait pas moins pour révolutionner l’abstraction. « Le seul moyen de la sauver, alors que le minimalisme s’éteignait, c’était de l’humaniser », explique Sean Scully (né en 1945), que l’église Saint-Nicolas de Caen expose actuellement dans le cadre du festival « Normandie Impressionniste ». « Je ne connaissais pas bien la région mais quand Philippe Platel (le directeur du festival) m’a montré ce lieu, j’ai tout de suite été frappé par son caractère processionnel. » De part et d’autre de la nef se profilent douze toiles striées de larges bandes de couleurs qui évoquent la rencontre de la mer, de la terre et du ciel au niveau d’un horizon multiple. Contrairement à ce que suggère son titre, Les 12 (sous-entendu « apôtres »), cette série n’a pas été conçue in situ mais pour la Hungarian National Gallery de Budapest, fin 2019 et pendant la crise sanitaire. « Ici, j’aurais cédé à la tentation d’un format encore plus grand. Je suis catholique à temps partiel, avec des fondations zen très solides », plaisante l’artiste d’origine irlandaise, dont l’humour n’a d’égal que la pédagogie. « Je parle British Airways” (la pire compagnie aérienne qui soit !), c’est-à-dire lentement, non parce que je suis idiot mais pour contourner la barrière de la langue », ajoute Scully, habitué à donner des cours à des étudiants étrangers. Au milieu de l’église s’élève une colonne de feutre de 9 mètres, déclinée en 30 nuances de gris, dont une autre version, plus contrastée, a été montrée en 2019 à la basilique San Giorgio Maggiore de Venise. Le matériau choisi étouffe le son ; ce que le public est invité à constater par lui-même en entrant dans la structure. À découvrir, juste à côté, un triptyque, plus intime, représentant le fils de l’artiste sur une plage bahaméenne, et, dans le cimetière voisin, un bloc de tubes en acier Corten des plus compacts : « Il n’y a pas d’espace dans mon travail. C’est l’inverse chez Giacometti qui compte, précisément pour cette raison, parmi mes sculpteurs préférés. »

Église Saint-Nicolas, Caen, jusqu'au 22 septembre.
normandie-impressionniste.fr

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