Not Vital sits down with Le Temps: ‘Sometimes architects are interested in sculpture, but the opposite is less common’
By Elisabeth Chardon
De New York à Pékin, en passant par Agadez ou son Engadine natale, Not Vital parcourt le monde. Prochainement en conférence à Lausanne, l’artiste grison érige des constructions conceptuelles, entre architecture et sculpture.
«Ch’El fetscha il bain… Disegne ün besch per mai.» Peu de personnes sont susceptibles de comprendre ces quelques mots en romanche. Et pourtant il s’agit d’une des phrases les plus connues du monde: «S’il te plaît, dessine-moi un mouton.» En 1979, avec le romaniste Jachen Curdin Aquint, Not Vital a traduit Le Petit Prince de Saint-Exupéry dans sa langue natale, le vallader, un des cinq dialectes du romanche. Il a quitté la Basse-Engadine, où il est né en 1948, depuis environ dix ans déjà. Il a été l’un des premiers étudiants du Centre universitaire de Vincennes (futur Paris VIII) puis a vécu à Rome avant de s’établir à New York en 1974. S’établir n’est sans doute pas le mot juste pour un artiste qui n’a cessé de revenir dans les Grisons, comme il n’a cessé de voyager à la recherche de lieux aussi lointains que fascinants.
Quand nous avons échangé avec lui ce printemps en visioconférence, il était à Sent (GR) depuis quelques jours, arrivé du Japon après un long séjour au Brésil. Il a installé l’un de ses ateliers dans la maison familiale. Dans le jardin s’est ajoutée une sorte de monolithe rugueux. Conçu avec Duri, son frère architecte, celui-ci n’est éclairé que par le toit, pour échapper à la puissance du paysage.