Image: Sturtevant: 'ZIP ZAP!'
Vue de l'exposition « Sturtevant : Zip Zap ! », Thaddaeus Ropac, Paris. Courtesy Thaddaeus Ropac gallery, London · Paris · Salzburg · Seoul. © Sturtevant Estate, Paris. Photo : Dawn Blackman
Featured in The Art Newspaper France

Sturtevant: 'ZIP ZAP!' By art critic Patrick Javault

8 November 2024
巴黎玛黑

By Patrick Javault

Sturtevant : Zip Zap !

'Née en 1924, disparue en 2014, Sturtevant méritait bien que fût organisée une exposition sexy et funky de quelques-unes de ses œuvres avant que l'année ne s'achève. L'exposition commence par des répétitions de pièces de Duchamp, Warhol et Gober : la Fresh Widow accrochée sur un papier peint à motif de pénis marqué d'une grille de lavabo, deux Marilyn argentées sur une bande de Wanted à l'effigie de l'autrice. Ces œuvres font l'amour, alors que des poupées sexuelles à la fonction incertaine sont entassées devant elles. Cette réunion d'une famille d'esprit sur un mode apparemment irrespectueux est le meilleur des hommages.

Dans la grande salle, les tableaux choisis forment un ensemble type de l'art états-unien des années 1960, de James Rosenquist à Frank Stella et Jasper Johns. Mais au milieu, saut dans le temps, est disposée la plateforme de danse inspirée de Félix González-Torres (Go-Go Dancing Platform). Épisodiquement, un danseur vient s'y produire, comme c'est le cas pour l'œuvre de référence. La répétition dans ce cas s'apparente à une reprise, au sens musical, de cette œuvre essentielle des années Sida. Elle en répercute le message protestataire. Autre saut dans le temps : la présence dans la même salle de ElasticTango, exemple majeur d'une carrière de vidéaste entamée à la fin des années 1990. Il s'agit d'une pyramide inversée de neuf moniteurs vidéo qui tous diffusent le même zapping de séquences d'œuvres de l'artiste et d'images télévisées. Au cours de cette séquence agressive et frustrante, apparaît un couple dansant le tango, promesse de bonheur qui ne saurait tromper.'

Translated 

Sturtevant: Zip Zap!

'Born in 1924 and died in 2014, Sturtevant deserved a sexy and funky exhibition of some of her work before the year came to an end. The exhibition opens with repeats of pieces by Duchamp, Warhol and Gober: the Fresh Widow hanging on a penis wallpaper marked with a washbasin grate, two silver Marilyns on a strip of Wanted featuring the female author. These works are making love, while sex dolls of uncertain function are piled up in front of them. This seemingly disrespectful reunion of a family of minds is the ultimate tribute.

In the main room, the paintings chosen form a typical ensemble of 1960s American art, from James Rosenquist to Frank Stella and Jasper Johns. But in the middle, a leap in time, is the Go-Go Dancing Platform, inspired by Félix González-Torres. Episodically, a dancer performs on it, as in the reference work. The repetition in this case is akin to a reprise, in the musical sense, of this essential work from the AIDS years. It echoes its protest message. Another leap forward in time is the presence in the same room of ElasticTango, a major example of a video career that began in the late 1990s. It consists of an inverted pyramid of nine video monitors, all broadcasting the same zapping of sequences of the artist's works and television images. During this aggressive and frustrating sequence, a couple appears dancing the tango, a promise of happiness that cannot be deceived.'

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