Image: Plunging into the paint in 'Miquel Barceló: Oceanographer'
Vue de l’exposition « Miquel Barceló, océanographe » au Nouveau Musée National de Monaco – Villa Paloma Photo NMNM/Andrea Rossetti, 2024
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Plunging into the paint in 'Miquel Barceló: Oceanographer' This masterful exhibition offers an odyssey to the heart of the living world

3 July 2024

By Maud de la Forterie

À travers une sélection de quatre-vingts œuvres, l’exposition « Miquel Barceló, océanographe » présentée au Nouveau Musée National de Monaco, site de la Villa Paloma, couvre de manière thématique quarante ans de carrière et de création et propose, sous le prisme de la mer et des océans, une odyssée au cœur du vivant. (...)

L’artiste compare volontiers la peinture à la plongée en apnée qu’il pratique, à Majorque, de manière quotidienne, cette dernière lui permettant d’éprouver l’accord cénesthésique qui s’établit avec les mouvements de la mer, ceux-là mêmes qui, sur la toile, s’impriment au cœur de la matière. (...) Sur la surface des toiles, la peinture se dérobe, s’évade, traversant alors, entre coulée, drainage et autres épanchements, des chemins sourdement éruptifs parmi les pigments : des surgissements, tout comme des giclements, apparaissent sous toutes les formes et tous les états, qu’il s’agisse de jaillissements, de concrétions ou bien d’agrégats. 

Immergé dans l’obscurité abyssale, l’œil reconnaît plus loin une nature sous-marine pleine de magnificence, corail, mais aussi poulpe dont la substance phosphorescente et mouvante s’avère sans cesse en voie de reconfiguration. Cette approche thématique se poursuit et plus haut, prise entre ciel et eau, les représentations picturales de la mer en tempête s’accordent avec le tumulte cosmique, laissant alors transparaître l’espace infini des flots.

Le prisme maritime laisse ainsi libre cours à toute la cartographie de l’œuvre de Miquel Barceló, constellée de pratiques et de références éclectiques. Aux côtés de ses grandes toiles, figure également sa production de céramiques – poissons, festins de fruits de mer — débutée lorsque l’artiste vivait au Mali au début des années 1990 et laquelle fait écho à la tradition du bodegón toute comme à la culture antique des grandes thalassocraties méditerranéennes. Des carnets de voyage parsemés d’aquarelles, un bronze mais aussi, plus surprenant, des broderies, exécutées par la mère de l’artiste à partir des dessins de ce dernier, complètent cette magistrale exposition où l’odyssée du vivant laisse divaguer le regard en toute liberté.

English Translation:

Through a selection of eighty works, the 'Miquel Barceló, Oceanographer' exhibition presented at the New National Museum of Monaco, Villa Paloma site, covers forty years of creation and offers, through the prism of the sea and the oceans, an odyssey to the heart of the living world.

(...) The artist likes to compare painting to snorkelling, which he practices on a daily basis in Mallorca. This activity allows him to experience a cenesthetic harmony with the sea's movements, the same movements that are imprinted at the heart of the canvas. (...) On the canvas surfaces, the paint slips away and escapes, flowing, draining and spilling its way between the pigments, down subtly explosive paths: surges and sprays appear in all shapes and forms, sometimes as spurts, or as coalescences or as aggregates.

Immersed in the abyssal darkness, the eye adjusts and recognises further on an underwater landscape filled with magnificent forms coral, but also octopuses, whose luminous shifting matter is constantly being reconfigured. This thematic approach continues further up in the Villa Paloma: caught between water and sky, pictorial representations of the stormy sea harmonise with cosmic tumult, allowing the infinite expanse of the waves to wash over you.

The exhibition's maritime prism thus gives free rein to the entire cartography of Miquel Barceló's work, studded with eclectic references and practices. Alongside his large-scale canvases, the exhibition also features his production of ceramics – fish and seafood feasts – that the artist began when living in Mali in the early 1990s, and which echo the bodegón tradition as well as the ancient Mediterranean maritime empires. Travel diaries sprinkled with watercolours, a bronze sculpture and, more surprisingly, embroideries made by the artist's mother based on his drawings, together complete this masterly exhibition. This odyssey through the living world allows the eye to wander freely.

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