(...) Ainsi, l’artiste français Patrick Neu vient, à 55 ans, d’intégrer une galerie réputée. Sans doute ce recrutement tient-il à la fantaisie d’un homme qui fabrique une tunique en ailes d’abeille ou une sculpture en encre de Chine, qui grave des copies de Rembrandt ou de Holbein dans le noir de fumée déposé sur les vitres de meubles anciens (l’indispensable nostalgie), et qui épate l’ébaubi béat par ses prouesses techniques (l’indispensable sensationnel). Mais à côté de cela, Patrick Neu peint à l’aquarelle. Ici, ce sont des iris violets. Les papiers sont simplement punaisés sur le mur (l’indispensable dispositif). Patrick Neu observe la fleur et la peint, voilà tout. Mais il le fait avec une grande délicatesse, laissant visible la trace légère du crayon. Il nous la montre fringante ou flétrie, illuminée ou ombrée. On pense aux iris que Delacroix admirait tant dans le jardin de George Sand.
Iris, jardin des délices. Patrick Neu. Jusqu’au 28 juillet, galerie Taddhaeus Ropac, Paris 3e.